Divorce à l'israélienne


Yuli Edelstein.
Photo: Ariel Jerozolimski , JPost

Par HAVIV RETTIG GUR ET JPOST.FR

La querelle politique qui oppose le gouvernement israélien aux donateurs américains au sujet de la direction de l'Agence juive s'est envenimée de telle façon que l'existence même de l'Agence juive en est menacée.


"Si l'Agence juive entend devenir une ONG de plus, qui couperait ses liens avec le gouvernement israélien, c'est son droit. Le résultat immédiat qui s'ensuivra, sera de trouver des partenaires plus efficaces pour développer nos programmes dans l'intérêt des populations de Diaspora" a déclaré le ministre pour la Diaspora, Yuli Edelstein, mardi.

Edelstein réagissait aux plans dressés par l'UJC, la fédération américaine regroupant plusieurs associations et finançant pour une grande part l'Agence juive. Ces plans de réformes viendraient réduire les chances de Natan Sharansky de devenir le prochain président de l'Agence juive.

Sharansky, le protégé de Netanyahou, est perçu comme une menace par les leaders des organisations donatrices. En effet, ces leaders voient en Sharansky l'ombre du gouvernement israélien se profiler sur l'Agence juive, "ce qui risque de nuire au bien-être de organisation".

Pour Edelstein, les réformes ne constituent pas un problème en soit, il regrette en revanche qu'elles soient instituées aux dépens de la présidence de Sharansky.

"Nous pouvons accepter ces réformes, bien que nous n'ayons jamais été consultés à ce propos" a-t-il déclaré au Jérusalem Post. "Mais les réformes doivent être échelonnées sur trois années, au cours desquelles Sharansky serait vice-président de l'Agence juive et de l'Organisation sioniste mondiale (comme le système actuel l'exige). Il démissionnerait ensuite de l'un de ces postes, en accord avec ces réformes".

Terrible alternative selon lui. Le contrôle du gouvernement israélien était à l'origine même du statut particulier de l'Agence juive en Israël. Considérée comme une institution nationale, l'Agence juive n'est pas à proprement parler un organe officiel de l'Etat.

Le divorce avec l'Agence juive : une proposition qui semble séduire le gouvernement israélien qui cherche, par ailleurs, à réduire les 130 millions de dollars qu'il injecte dans les programmes de l'institution.


http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1244371080960&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull